Francis Maugard

QUELQUES POÈMES...

Le recueil Au siècle des amis peut être
téléchargé gratuitement à l'adresse suivante :
https://www.fnac.com/ia4486604/Francis-Maugard


EXORCISME (Epique Nard Obscur, 2007)

Sur l'océan s'éloigne ce rêve de palais
Où dort à jamais l'amour.

Au sud, l'été exalte dans des chambres glaciales
Les miroirs immobiles où
Rient les fantômes de ma jeunesse.

Le vent du large emporte
L'incisif absolu de mes géants d'argile.

Serment conduis-moi !
L'espace meurt-il d'un rêve au cri trop bref ?

Le recueil Epique Nard Obscur peut être
téléchargé gratuitement à l'adresse suivante :
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OFFICE (Atlantisme, 1997)

Masques des soirs de l'or,
Vos visages de louve,
Dans la lune des douves
Exorcisent le sort.

 

VERSET PROMIS (Atlantisme, 1997)

Dans la maison de sable,
Prétoire des ruches de l'été,
L'âpre bonheur triomphera
Sur la pierre de l'aurore.

 

 

DRESSE-TOI, PLÉNITUDE (A l'errance, 2005)


Que ton ère darde,
un soir,
l'abyssale clarté d'une métamorphose !
Que ton idiome du vertige
ouvre la sente de l'espoir,
lorsque se lève l'inespéré foisonnement
d'éphémères en noces.
J'obéis.
Ta rumeur désertique,
les braises du festin,
ton harmonie de mots voilés,
découvrent les margelles.
Aux jours de grand soleil delphique,
ton vif azur brûle ses proies.
Puis, inclinant ses fruits intemporels,
tes orchidées repues incarnent,
dans l'au-delà des îles,
leurs flammes vespérales.
Mes terres ont bu
tes anciens ports de foudre.
Un soir de vastes cols brodés
assouvis de palais,
irai-je au sacre de ta joie ?
Et l'aura de tes fûts
verse sa fin secrète,
déluge d'avenir.
En salves impérieuses,
tes cygnes retentissent.
Acmé grondante d'un effroi,
ta lignée ressuscite un cortège :
ton coeur de hauts glacis en paix.

Poèmes et correspondance de Cléo Vachon, amie de Francis Maugard, publiés en 2009 chez
Pleine Page Editeur


A CAUSE DU SILENCE (A l'errance, 2005)

Clamant l'été et le culte du marbre,
l'océan m'exorcise.
Au bord du sable,
tes gants glacés
veillent l'étrave de l'abstraite conquête.
En île faste
naît l'orbe bleu des oeuvres invisibles.
Ce très grand jour de débucher,
les béluaires ont ruisselé de sel.
Parmi les stucs fanés,
d'une chambre d'amour,
j'écoute l'océan épancher
vers le Sud
son déchant de sagesse.
Là,
dans un volettement d'effraie,
l'aumône du soupir appelle une autre soif.
Parfois,
tonnent des pas
qu'un rempart assombrit.
Obsession vénérée,
arrogance suprême,
sur l'estran magnifié
j'attends le vieux passeur
et sa mante sans deuil.
Dogmatiques soirées
sur l'elzévir marin,
enseignez-moi,
vers l'infini !


ORÉE (A l'errance, 2005)

Emblème de départs et d'écueils,
un profil dans le vent se lit.
J'attends,
devant le sol figé des bois,
son carême de neige.
Et l'horizon déroule ses gémonies.
Qu'un revif d'océan
envahisse mes nuits,
rehaussant à jamais ce visage !

PARMI LES PINS (A l'errance, 2005)

Lamé de soirs,
sondant l'obscur,
je reçois le soupir
d'une parole infime.
Parmi la nudité des stèles,
un rivage du Sud
m'offre l'innominé.
Dans les ruinures d'un tronc
se voile ma jeunesse.
En un seul louvoiement
au-dessus des saisons,
qui gravera dans l'eau
le schisme de l'éphémère ?
Futur ! Transept glacé !

 

CHOÉPHORE (A l'errance, 2005)

Quand l'heure infuse les lointains,
une foule des mers
éploie l'avènement d'épures.
A genoux dans le sable,
tous remparts évanouis,
je célèbre ta race,
blanc cartel d'ensellure
hélant un abandon.
Es-tu cette auloffée,
sur mes désirs secrets
ensoyant chaque crue
d'un écho de trirème ?
Ta vénusté hurle son vif Ailleurs,
et, lentement,
ta joie ouvre la drome du voyage.
Ta force de serment
dénoue pestes et deuils.

 

Pleine Page éditeur, à BORDEAUX